Le dossier Foot Africa: Le Mondial à 48 équipes, un choix judicieux ?

C’était un rêve pour certains. Un cauchemar pour d’autres. C’est désormais une réalité : le Mondial à 32 aura vécu, place à la Coupe du Monde à 48 ! La Fédération internationale de football (FIFA) a en effet récemment officialisé le passage à 48 nations qualifiées pour la plus prestigieuse des compétitions du sport-roi. Cette réforme entrera en vigueur pour l’édition 2026.

Coupe du Monde 2026

Est-ce un progrès légitime ou une basse manœuvre des responsables de l’instance dirigeante du football mondial ? Les avis divergent.

Pourquoi est-ce une (très) mauvaise initiative:

Parce que la Coupe du Monde ne réunira plus l’élite

L’épreuve phare du football, pour conserver son prestige, doit réunir les meilleures formations du globe. Intégrer 48 nations à la compétition, sur les 212 inscrites à la FIFA, porterait atteinte à coup sûr à la valeur ainsi qu’à la réputation de l’épreuve-reine.

L’exemple de l’EURO 2016, qui ratissait large avec vingt-quatre équipes (un pays européen sur deux, en gros) au lieu de seize, a livré un avant-goût de ce qui attendrait le Mondial. C’est aussi la raison pour laquelle le titre européen obtenu par le Portugal, qui n’a enregistré aucun succès durant la phase de poules et qui n’a éliminé aucune nation majeure avant la finale, a été tant décrié.

Augmenter la quantité assure forcément une perte qualitative. La phase de poules déboucherait ainsi sur des confrontations ennuyeuses. Logique, les formations les plus modestes évolueront avec leurs moyens.

Parce que cette réforme est motivée par des raisons occultes

La Fédération internationale du football a affirmé que le passage de 32 à 48 équipes a été décidé «à l’unanimité». Toutefois, il semblerait que cette débauche d’effectifs surdimensionnée et injustifiée, est essentiellement motivée par de simples raisons financières qui vont profiter dans une large mesure à la FIFA.

Le patron de l’instance, Gianni Infantino, y gagnerait également de nombreux soutiens lors des échéances électorales à venir. Offrir une participation au Mondial à des Nations qui n’ont jamais goûté aux joies de la grande messe du football, assurerait probablement au nouvel homme fort du football une majorité de voix en vue de la prochaine élection. Au sein de la FIFA, si les hommes ont changé, les méthodes semblent avoir la vie dure.

infantino

Les raisons qui militent en faveur de cette réforme:

L’Afrique sera la grande gagnante de la nouvelle répartition

C’est ainsi que l’Afrique aura neuf places directement qualificatives pour la phase finale (soit quatre places de plus actuellement).

Le ‘Continent-mère’ sera ainsi le deuxième continent le plus représenté après l’Europe. Un changement considérable qui séduit les observateurs et les acteurs du football africain à l’image du légendaire attaquant des Lions Indomptables du Cameroun Samuel Eto’o fils :

« La Coupe du monde à 48 équipes, est une chance pour l’Afrique. Quand j’entends le sélectionneur allemand critiquer l’idée en expliquant que le vrai haut niveau, c’est 32 équipes, je suis étonné. C’est comme s’il n’existait que l’Europe, qui a déjà près de la moitié des qualifiés,» explique le Président de la Fédération camerounaise de Football dans un entretien accordé à Jeune Afrique.

 

Le passage à 48 boosterait le développement du football africain

Ouvrir la Coupe du monde aux « petits », c’est leur donner la chance de s’étalonner au très haut niveau. Participer à une Coupe du monde, c’est un ciment pour tout le football d’un pays mais aussi pour une nation entière. Plusieurs équipes africaines jusqu’ici systématiquement refoulées du gratin mondial auront le droit à leur part du gâteau.

Les « petites » nations auront ainsi la perspective de se révéler mondialement et d’écrire de belles histoires. Ça leur permettra également d’acquérir de l’expérience et ainsi booster le développement du sport-roi dans les quatre coins du « Continent mère ».

On entend d’ici, les détracteurs qui hurlent qu’un Mondial à 48 nuira au prestige de la compétition jusqu’ici réservée à «l’élite». Mais qu’ils se rassurent : quel que soit le nombre d’équipes au départ, la crédibilité du tournoi suprême ne sera en aucun cas mise en doute. Qu’il y ait 16, 32, 48, 68 ou 120 nations, les triples finalistes malheureux néerlandais (1974, 1978, 2010) ne parviendront jamais à décrocher le trophée roi qui leur a si souvent tendu les bras…

 

Voici par ailleurs la nouvelle répartition des places en vue du Mondial 2026 :

16 sélections de l’UEFA (Confédération européenne)

9 sélections de la CAF (Confédération africaine)

8 sélections de l’AFC (Confédération d’Asie)

6 sélections de la CONMEBOL (Confédération sud-américaine)

6 sélections de la CONCACAF (Confédération d’Amérique du Nord, centrale et Caraïbes)

1 sélection de l’OFC (Confédération d’Océanie)

2 Barrages: Un tournoi intercontinental de barrages à six équipes attribue les deux places restantes avec une équipe par confédération à l’exception de l’UEFA, ainsi qu’une équipe supplémentaire issue de la confédération du pays hôte.

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