Anniversaire Yaya Touré: l’incroyable parcours d’un Roi d’Afrique

Quadruple Ballon d’or africain, vainqueur de la Ligue des Champions UEFA, auteur d’un sextuplé historique sous le maillot du FC Barcelone, Champion d’Afrique avec la Côte d’Ivoire, double champion d’Espagne, triple champion d’Angleterre et une flopée de Coupes dans son escarcelle, le légendaire Eléphant, Gnégnéri Yaya Touré, a marqué de son empreinte indélébile l’histoire du football africain, européen et mondial. Retour sur le parcours hors norme d’un Roi d’Afrique:

« Un jour, je pourrai raconter à mon fils que j’ai évolué avec le meilleur joueur africain de tous les temps ! » En quelques mots, l’international espagnol David Silva, va résumer parfaitement le talent hors pair et la carrière exceptionnelle de l’homme aux 102 capes avec la Côte d’Ivoire.

Milieu de terrain complet, le grand Yaya sait tout faire sur le rectangle vert. Doté d’excellentes qualités techniques, mêlées d’une redoutable efficacité, sa facilité et son aisance à réaliser les gestes les plus compliqués malgré son imposant gabarit (1,91m, plus de 85 kilos), ont construit sa légende.

Des quartiers populaires d’Abidjan jusqu’au « Royaume de Sa majesté » en passant par Athènes, Monaco, l’Ukraine, la Belgique ainsi que la capitale catalane, l’enfant de Bouaké a sillonné les quatre coins du « Vieux Continent » au cours de sa riche carrière, laissant des souvenirs impérissables partout où il est passé. Des trajets qui lui ont permis de mieux se situer.

Yaya Touré suit d’abord les pas de son frère ainé Kolo et rallie les rangs de la prestigieuse académie de l’ASEC Mimosas à l’âge de 13 ans. Sous la tutelle du coach français Jean-Marc Guillou, le jeune prodige fait immédiatement étalage d’un talent certain sur les terrains ivoiriens, ce qui lui permet de découvrir l’Europe en 2001 en signant son premier contrat professionnel chez le club belge, KSK Beveren.

Photo: Yaya Touré en compagnie de Jean-Marc Guillou au KSK Beveren en 2002:

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Mais pour le surdoué Eléphanteau de 18 ans, son périple sur le « Vieux Continent » ne fait que commencer. C’est d’abord au poste de milieu défensif qu’il brille pendant deux saisons (2003–2005), sous le maillot de l’équipe ukrainienne, Metalurg Donetsk.

Il débarque en juillet 2005 à l’Olympiakos le Pirée, club avec lequel il commence à épingler les prouesses à son tableau de chasse, avec notamment un doublé coupe-championnat lors de la saison 2005-2006. Fini d’évoluer devant la défense : ‘trop de technique’, ‘trop de talent’, «Gnégnéri» (ce qui signifie prier Dieu en dialecte Tagbana) se place désormais en numéro 10 et régale. Il fait trembler les filets et distribue les caviars à ses partenaires.

Attirés par les prouesses du surdoué ivoirien de 23 ans, les dirigeants de l’AS Monaco décident alors de s’attacher ses services en août 2006. L’Ivoirien continue son ascension en éclaboussant de son talent les pelouses françaises avant de rejoindre le grand Barça en 2007. Cinquième pays foulé par Yaya après la Belgique, l’Ukraine, la Grèce et la France… à seulement 24 printemps !

Avec les Catalans, le milieu de terrain aux longs compas retrouve une génération dorée de Blaugrana qui planait sur l’Europe. Irrésistible, implacable et injouable, le Barça des Xavi, Eto’o, Ronaldinho, Iniesta, Puyol, Messi était alors considéré par bon nombre d’observateurs comme étant la meilleure équipe du Monde.

Malgré quelques frictions avec son coach Pep Guardiola, avec lequel il entretenait une relation amour-haine, l’enfant du Continent fut certainement l’une des figures de proue de cette génération dorée qui décrocha en 2009 un sextuplé inédit : à la Coupe du Roi, à la Liga et à la C1 viennent s’ajouter la Coupe du Monde des Clubs, la Supercoupe d’Espagne et la Supercoupe de l’UEFA !


Après 118 apparitions sous la prestigieuse vareuse barcelonaise dont trente en LDC UEFA, l’Elephant finit brouillé avec Guardiola et cède en juillet 2010 aux sirènes du richissime Manchester City.

Quelques jours après avoir disputé la Coupe du Monde en Afrique du Sud, Yaya Touré s’engage avec les Citizens, qui n’ont pas hésité à débourser 32 millions d’euros pour s’attacher ses services, faisant de lui le 3ème joueur africain le plus cher de l’époque derrière son compatriote Didier Drogba (37 M€) et le Ghanéen Michael Essien (38 M€).

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Plus efficace, plus complet, véritable pierre angulaire de la formation anglaise, Yaya Touré s’éclate sur les terrains britanniques. Pendant huit ans, l’Ivoirien s’est construit un statut de légende à Manchester en remportant notamment trois titres de champion d’Angleterre, une FA Cup et une Coupe de la Ligue anglaise.

L’ex capitaine des Skyblues aura marqué les esprits à tel point que les dirigeants anglais ont décidé en juillet 2018 de renommer leur terrain d’entraînement au nom de Yaya Touré.

Sous le maillot des Eléphants de la Côte d’Ivoire qu’il défendit pendant presque deux décennies, Yaya a longtemps patienté avant de porter sa sélection au sommet. En effet, et après avoir participé à cinq Coupes d’Afrique des Nations (2006, 2008, 2010, 2012, 2013), trois Coupes du Monde (2006, 2010 et 2014) et mené ses partenaires vers deux finales de la CAN (2006 et 2012), il est nommé capitaine après la retraite de Drogba, et décroche enfin la plus prestigieuse des compétitions africaines en 2015, en Guinée Equatoriale.

Aux côtés des Eto’o, Drogba, Kanu… le grand Yaya demeurera à jamais l’un des plus grands ambassadeurs que le football africain ait connus. Le natif de Bouaké ne rate pas une seule occasion pour rappeler à qui veut l’entendre qu’il est fier de ses origines, de sa couleur et de son identité africaine.

Footballeur de génie et philanthrope dévoué, il apporte constamment de l’aide aux plus démunis en Côte d’Ivoire et en Afrique. Ambassadeur pour le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), il est notamment engagé dans la lutte pour la sauvegarde de la flore ivoirienne ainsi que contre le commerce illégal d’ivoire.

Le bien nommé «Gnégnéri» est une bénédiction pour l’Afrique !