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Les Lions Indomptables étaient «lourds, apathiques, mous»

Lors de la cinquième et avant-dernière journée des éliminatoires de la CAN 2025 au Maroc, les Lions Indomptables du Cameroun ont été tenus en échec par la Namibie, dernière du groupe, sur un score nul de 0-0. François Ngoumou, technicien chevronné de football et consultant sportif camerounais, nous livre son analyse de cette performance en demi-teinte.

Un changement de dispositif déstabilisant

Le principal point sur lequel François Ngoumou insiste est le changement de formation de l’entraîneur. Le Cameroun, habitué à jouer avec un 4-3-3 qui commençait à porter ses fruits, a dû s’adapter aux absences de plusieurs titulaires, ce qui a conduit l’entraîneur à opter pour un 4-4-2. Cette décision tactique semble avoir perturbé l’équipe, qui n’a pas su s’imposer avec la même aisance que lors des précédents matchs où le 4-3-3 avait fait ses preuves :

Les Lions ont été mous. Ils ont manqué de créativité. Il n’y avait pas de lecture visible dans les différents compartiments. Je pense que cela est dû d’abord au changement de dispositif de l’entraîneur. Il nous a habitués depuis qu’il est là à un 4-3-3. Ce dispositif convenait bien aux joueurs et ça commençait déjà à bien se mettre en place. Malheureusement, il a été contraint par les absences de certains joueurs pour cette trêve, de s’adapter avec les éléments qu’il avait sous la main. Et pour lui, la meilleure configuration qui pouvait lui convenir, c’était un 4-4-2 par rapport aux joueurs qu’il a sous la main. Les quatre défenseurs habituels avec le gardien titulaire, mais au milieu de terrain, c’est là qu’il y a le plus d’absences.

Des remplacements discutables


François Ngoumou s’est aussi montré critique envers les choix de remplacements effectués par l’entraîneur Marc Brys. Il évoque en particulier celui de Jean-Charles Castelleto, qui a remplacé Yvan Neyou, un milieu de terrain. Selon lui, bien que les tests en matchs amicaux ou sans enjeu soient compréhensibles, ce choix en particulier semble illogique :

Pour les remplacements, je me mets à sa place et je comprends qu’il fait des tests, des essais dans un match sans enjeux pour voir comment certains joueurs peuvent se comporter dans des situations inhabituelles. Le seul remplacement que je trouve incongru, c’est faire aligner Jean-Charles Castelleto à la place de Yvan Neyou. Un milieu de terrain cède sa place à un défenseur central, quelques soient les explications, je ne vois pas trop ce qu’il avait en tête concrètement.

Des conditions de préparation perturbées

Les conditions de préparation de l’équipe ont également été difficiles. Le technicien de football François Ngoumou déplore l’absence d’entraînements adéquats avant le match, ce qui a contribué à une performance en deçà des attentes.

Les conditions de préparation n’étaient pas idoines dans la mesure où ils ne se sont pas du tout entraînés. Le lundi, ils étaient douze à l’entraînement et le mardi, c’était le jour de match avec 4h de temps passées à l’aéroport parce qu’il y avait deux joueurs qui n’avaient pas de visas. Ils arrivent à 22h en Afrique du Sud veille de match. L’entraînement, le football étant une science, à Jour J-1 il y a des choses qu’on fait, à Jour J-2, il y a des choses qu’on fait pour préparer une équipe sur le plan physique notamment la vitesse de réaction, l’explosivité. Si vous n’avez pas pu faire ça, les scientifiques qui ont conçu la prépa de cette manière l’ont après de longues études, de longues statistiques qui permettent à une équipe d’être affûtée le Jour J. C’est pour ça que vous avez des Lions lourds, apathiques, mous, incapables de mettre l’intensité dans le jeu. Ce n’est pas de leur faute. C’est la faute au contexte.

Pour François Ngoumou, le prochain match, dans cinq jours, sera une occasion de redresser la barre. Le Cameroun devra affronter une équipe du Zimbabwe qui, elle, n’est pas encore qualifiée : 

Pour moi, ils rentrent ce soir. Le prochain match, c’est dans cinq jours. Ils vont faire de la récupération demain, la régénération. Et à partir des Jour J-3, ils pourront se remettre au travail face à un adversaire qui viendra chercher la qualification au Cameroun. Parce que le Zimbabwe n’est pas encore qualifié. Ça permettrait à l’entraîneur de mettre sa meilleure équipe possible, il ne va plus tâtonner.

Avec une préparation physique adéquate, le Cameroun pourra donc aborder ce match dans des conditions plus favorables, espérant ainsi conclure les éliminatoires sur une note positive.

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