Il était une fois l’Afrique au Mondial: Nigeria 1994

A l’approche du Mondial 2022, nous continuons de nous remémorer les belles épopées de nos représentants africains à la Coupe du Monde avec la 15e édition de 1994 aux Etats-Unis.

Pour la huitième participation de l’Afrique à la grande messe du football mondial, trois nations ont représenté le «Continent-mère» sur le sol américain: le Cameroun, le Maroc, ainsi qu’un petit nouveau, tout frais champion d’Afrique, le Nigeria. Mais entre irrégularité et problèmes internes, les Lions Indomptables et les Lions de l’Atlas déçoivent. Tout le contraire des Super Eagles spectaculaires et conquérants et qui ont régalé les férus du ballon rond aux USA.

Une génération dorée

S’ils étaient quasi-inconnus lorsqu’ils ont débarqué sur le sol américain, très vite, tout le monde du football connaîtra les noms de Jay Jay Okocha (Francfort), Stephen Keshi (Molenbeek), Daniel Amokachi (Bruges), Rashidi Yekini (Setubal), Victor Ikpeba (Monaco), Samson Siasia (Nantes), Finidi George (Ajax), Emmanuel Ammunike (Zamalek), Sunday Oliseh (Reggina) ou encore Peter Rufai (Go Ahead)…

Cette équipe constituée d’un groupe de joueurs surdoués et qui fêtait sa première participation au Mondial avait une fière allure. La plupart de ces futures stars du football rallieront d’ailleurs des formations européennes de renom à l’issue de leur belle épopée aux Etats-Unis.

Les « Super Eagles » vivent leur rêve américain

Pour leur première apparition à Dallas, les coéquipiers de Rashidi Yekini avaient fait une forte impression en surclassant d’entrée la Bulgarie, future demi-finaliste de la compétition sur un score sans appel de 3 buts à 0 ( réalisations signées : Yekini 21e, Amokachi 43e et Amunike 55e.)

Jeu rapide, des gestes techniques d’exception et des qualités physiques hors du commun, les protégés du technicien néerlandais Clemens Westerhof ont surpris les observateurs et ébahi les spectateurs.

Quatre jours plus tard, grisés par leur fantastique succès face aux Bulgares, les Nigérians tentèrent de rééditer leur exploit devant la redoutable sélection Argentine de Diego Maradona. Mais après avoir défendu crânement leurs chances, les partenaires de Yekini s’inclinèrent par un petit but d’écart (2-1). Samson Siasia a pourtant ouvert la marque dès la 7e minute avant que Claudio Caniggia ne scelle le sort du match (22e, 27e).


Pour se qualifier au 2e tour, les Super Eagles avaient alors besoin d’une victoire face à la Grèce. Ce jour-là, les Nigérians, euphoriques, ont livré une prestation de haut vol. Vite fait, bien fait : George Finidi et Daniel Amokachi propulsaient le Nigeria au second tour !

Face à l’Italie en huitièmes de finale, et devant une assistance emballée par les prouesses techniques d’Okocha, Amokachi et Yekini, les Nigérians ont frôlé l’exploit en tenant tête aux futurs finalistes.

L’ancien buteur du FC Barcelone Emmanuel Amunike a eu beau trouver le chemin des filets pour la seconde fois du tournoi, mais les protégés de l’illustre Arrigo Sacchi, roublards, firent la différence. Roberto Baggio égalisa à une poignée de secondes de la fin de la rencontre avant d’inscrire le penalty de la victoire au cours de la prolongation.

Le Nigeria quitte ainsi la Coupe du Monde la tête haute. L’honneur de l’Afrique est sauf et la débâcle du Cameroun et du Maroc, éliminés dès le premier tour, est jetée aux oubliettes…

Cette performance a notamment incité la FIFA à réserver à l’Afrique cinq places lors des prochaines éditions et a ouvert la voie aux succès futurs de nos représentants africains à la grande messe du football mondial.