Raymond Tchayé : « Si le Bénin veut être grand, il faut jouer le Sénégal, le Cameroun... »

Interviews 31 Mai 2025 à 06:13

Aliou Toundé

Rédacteur des actualités

Nommé récemment à la tête des Guépards U20 du Bénin, Raymond Tchayé s'apprête à vivre sa première grande aventure en tant que sélectionneur national junior. L’entraîneur des jeunes, formé en France, notamment au Red Star, prépare activement le tournoi UFOA A&B, en regroupant une quarantaine de jeunes joueurs en stage. Dans cet entretien, il partage sa vision du football béninois et surtout, son attachement à la compétition de haut niveau.

Bonjour Raymond Tchayé, merci de vous présenter.

Je suis Tchayé Raymond. Éducateur, entraîneur au Red Star où j'ai fait toutes mes classes en tant que joueur. Puis après, j'ai suivi une carrière d'entraîneur sur la formation des jeunes. J'ai aussi participé à la montée en Ligue 2. J'ai officié avec Steve Marlet en Ligue 2.

Vous êtes depuis peu sélectionneur de l'équipe nationale junior du Bénin, les Guépards U20. Vos sentiments ?

C'est une grande fierté pour moi de pouvoir représenter ma nation. Parce que je suis franco-béninois, c'est un plaisir pour moi de venir ici. Donner mon expérience, mon expertise et faire progresser le football béninois.

Pour préparer la Coupe de l'UFOA A & B prévue du 15 au 30 juin au Ghana, vous avez présélectionné 40 joueurs. Pourquoi ?

40 joueurs, c'est pour avoir une visibilité d'ensemble sur tous les joueurs potentiellement aptes à venir en sélection nationale. J'aurais voulu en prendre plus. Mais il y a un défaut de papiers, de dossiers administratifs. Mais on va se préparer pour avoir les meilleurs joueurs compétitifs. Et les 40 joueurs, ce n'est pas anodin. C'est aussi pour dire que tout le monde peut venir postuler. Mais il faut travailler et se préparer à cette éventualité.

Alors, après cinq jours de stage, quel bilan faire ?

Ça a bien démarré. Le groupe est impliqué. Physiquement, on a dû faire des tests pour voir l'état physique, l'état de fraîcheur des joueurs, parce qu'ils viennent de sortir d'une saison, chacun dans des compétitions différentes. Donc, on a testé les joueurs pour voir leur état de forme du moment. Ensuite, ils affichent du sérieux. Bien sûr, il y a de petites choses à modifier. Mais dans l'ensemble, c'est correct.

Un mot sur la qualité du groupe ?

J'ai vu des joueurs très intéressants. Mais avec des manques tactiques où vous apercevez qu'il y a des manques sur les phases de jeu. Techniquement, c'est encore un petit peu à peaufiner. Mais ça aussi, c'est notre boulot. J'ai vu un beau groupe, sérieux, dynamique et qui a envie.

Sur le tirage au sort de la Coupe de l'UFOA A & B, le Bénin est dans le groupe C avec le Sénégal, la Sierra Leone et la Côte d'Ivoire. Vos impressions ?

Moi, je suis super heureux. J'aime la compétition, j'aime l'adversité. C'est aussi un moyen de montrer qu'on n'est pas une petite nation et qu'il va falloir nous respecter parmi les grands. Donc, pour être grand, il faut jouer les grands. On ne peut devenir grand si on joue les petits. Si le Bénin veut être grand, il faut jouer le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Cameroun... les grands. Et j'espère que ça, ce n'est qu'une étape dans notre parcours. J'ai aussi envie de jouer les Européens, j'ai envie de jouer la Coupe du Monde. J'ai envie de faire tous ces championnats révélateurs du futur vivier qu'il y a au Bénin.

Ce tournoi sera votre premier baptême du feu à la tête de cette sélection. Avez-vous des objectifs ?

Premier objectif, c'est de bien figurer et bien se préparer pour la qualification CAN U20 qui va arriver. L'idée donc, c'est de se servir de cette compétition pour se préparer. Vraiment pour se préparer. Aller le plus loin possible, ça reste aussi un objectif. Mais surtout, bien se préparer pour la qualification CAN U20. Parce que c'est là que ça va être payant pour nous de voir si on peut s'inscrire parmi les plus grands régulièrement et tout le temps ou si on n'est pas capable de le faire.

Un mot pour le public

On attend beaucoup du public. Le public, c'est le douzième homme. Sans lui, on ne peut pas aller loin. Nous, on va mettre tout ce qu'il faut de notre côté pour pouvoir faire la meilleure équipe, l'équipe la plus solide et la plus homogène. Mais le public, c'est le douzième homme, c'est lui qui va nous donner la force, l'encouragement supplémentaire. Et si le public est derrière ces petits jeunes, ça va leur donner de la confiance. On attend vraiment du public un soutien inconditionnel pour ces petits jeunes, pour cette future génération du Bénin.

C'est un entretien exclusif accordé au Team Media Officer (TMO) de la sélection junior, retranscrit ici par Foot-Africa.